Une maladie du chat : le coryza
qu’est-ce que le coryza ?
Le coryza, également appelé familièrement « grippe du chat » est une maladie infectieuse aiguë fréquente chez le chat, affectant plus ou moins sévèrement les voies respiratoires supérieures mais aussi les muqueuses oculaires et buccales. Dans 80% des cas, les agents responsables du coryza sont des virus, les 20% restant étant dus à des bactéries de surinfection.
Aucune prédisposition liée à l’âge, au sexe ou à la race n’a été démontrée.
Symptômes du coryza chez le chat
Les premiers symptômes apparaissent généralement après une incubation de 2 à 5 jours.
Les symptômes les plus fréquents sont :
- Un écoulement au niveau du nez et des yeux, d’abord liquide et clair puis épais et purulent.
- Une respiration bruyante se faisant parfois la bouche ouverte.
- Des éternuements violents et répétés.
Les symptômes moins fréquents sont :
- De la toux.
- Une hyperthermie : une élévation de la température dépassant les 40°C (la température normale d’un chat se situe entre 38°C et 39°C).
- Une léthargie : une altération de l’état général du chat.
- Parfois des ulcères dans la bouche.
- Une perte d’appétit et une déshydratation.
La perte d’appétit est due à une diminution de l’odorat et si le chat est encombré et présente des d’ulcères dans la bouche, ceci rend la prise alimentaire très douloureuse.
Des complications peuvent se présenter :
Au niveau des yeux
- Une conjonctivite : une inflammation des conjonctives, de fines membranes qui recouvrent l’intérieur des paupières et le blanc de l’œil.
- Un ulcère de cornée: une lésion affectant la surface de l’œil.
Au niveau des voies respiratoires
- Une rhinite: une inflammation associée à un gonflement des muqueuses de la cavité du nez, se caractérisant par un écoulement nasal et une congestion.
- Une pneumonie : une infection des poumons qui peut se déclarer dans les cas les plus graves, mais cela reste plus rare.
Au niveau de la cavité buccale
- Une ginvite : inflammation de la gencive se manifestant par une rougeur et un gonflement de la muqueuse autour des dents.
Évolution du coryza chronique
Entre 80 à 90% des chats ayant eu le coryza deviennent des porteurs chroniques. Même guéri, un chat peut rester porteur de la maladie pendant plusieurs années, voire à vie, et déclarer de nouvelles crises.
Le stress chez le chat peut favoriser la réactivation :
Un chat qui change de maître par exemple, lors d’un déménagement, un nouveau membre dans le foyer, un changement brutal de température…
Cette réactivation ne s’accompagne pas forcément de symptômes (le chat est dit « asymptomatique »), mais le chat porteur peut toujours excréter le virus et transmettre la maladie à ses congénères
Transmission du coryza chez le chat
La maladie touche principalement :
- Les chats vivant en communauté (refuge, chatterie, élevage, chats errants).
- Les chatons âgés de 2 semaines à 4 mois.
- Les chats non vaccinés.
- Les chats âgés.
- Les chats porteurs des virus de l’Immunodéficience Féline (FIV) ou de la leucose (FeLV).
A savoir que la mise-bas et la lactation constituent des facteurs de stress pour la chatte souvent responsables d’une excrétion de l’Herpès virus félin de type 1. Les chatons sont alors contaminés dès lors qu’ils restent en contact avec leur mère jusqu’à l’âge de neuf semaines.
La transmission du coryza peut se faire :
- Par contact direct avec un autre chat : par le nez, la bouche ou les yeux.
- Par l’intermédiaire des éternuements (entre les chats éloignés de plus d’un mètre).
- Par l’intermédiaire des mains ou d’objets souillés.
Certains virus du coryza résistent jusqu’à 10 jours dans le milieu extérieur et les chats n’ayant pas accès à l’extérieur peuvent également être affectés par l’intermédiaire de matières contaminantes sur les vêtements ou les chaussures.
La transmission du coryza du chat à l’homme
Le coryza ne peut pas se transmettre à l’homme car les agents pathogènes sont spécifiques au chat.
Les virus et les bactéries, responsables de la maladie, sont spécifiques à l’espèce féline et non pas la capacité d’infecter ou de se répliquer chez l’homme.
Il est cependant important d’avoir une bonne hygiène lorsqu’on est en présence d’un chat infecté par le coryza car l’homme peut être porteur du virus par l’intermédiaire de ses mains, de ses vêtements ou de ses chaussures, et contaminer un autre chat
Traitement du coryza chez le chat
Il est nécessaire de consulter un vétérinaire dès l’apparition des premiers symptômes : troubles respiratoires, éternuements répétés, les yeux qui coulent, une baisse d’appétit.
Dans certains cas une guérison est possible sans traitement chez les chats très résistants, grâce à leur système immunitaire. Mais la maladie peut être grave, entraîner des complications et s’avérer fatale, en particulier chez un chat affaibli ou un chaton.
Sans complication, la guérison est possible au bout de 10 jours environ.
- nettoyage des narines grâce à des inhalations afin de fluidifier les sécrétions et les éliminer des cavités nasales.
- nettoyage des yeux grâce à un nettoyant physiologique. Il est possible de réaliser un traitement antibiotique en cas de lésions oculaires, qui permet également la lubrification de l’œil.
- La surinfection bactérienne est généralement combattue grâce à des antibiotiques administrés sous forme de gouttes, de comprimés ou en injection si le chat ne peut pas les avaler.
Des soins de confort
Les soins de confort sont essentiels dans la gestion du coryza et passent par la nutrition, le nettoyage des sécrétions et des inhalations.
Stimuler la prise alimentaire
Distribuez de préférence une alimentation humide à votre chat afin de lui redonner de l’appétit, sous forme de pâtées ou d’alimentation fraîche.
Si votre chat boude sa nourriture, il est possible de lui faire prendre un complément alimentaire. Il s’agit d’une solution orale très appétente qui stimule l’appétit et qui est régulièrement utilisée par les vétérinaires pour traiter l’anorexie chez le chat.
Nettoyer les yeux du chat
Un nettoyage des yeux (du coin externe vers le coin interne) doit être réalisé plusieurs fois par jour, notamment si vous observez des impuretés collées. Cela évite que ces impuretés ne soient elles-mêmes source d’irritations et d’inflammations ou d’infections à l’origine d’un larmoiement.
Pour cela, utilisez un nettoyant physiologique spécifique pour les yeux du chat type sérum physiologique.
Effectuer des séances d’inhalation
Le chat ne pouvant pas se moucher, il est nécessaire de l’aider à désencombrer ses cavités nasales comme vous le feriez pour un bébé.
Pour cela, des inhalations d’une quinzaine de minutes, effectuées deux fois par jour (le matin et le soir), pendant cinq à huit jours, permettent de fluidifier les sécrétions nasales et de faciliter leurs éliminations.
Le chat doit se trouver dans un espace étroit afin que les vapeurs soient le plus possible inhalées, comme dans sa caisse de transport par exemple.
A la fin de la séance, il est recommandé d’essuyer son chat avec un tissu humide, afin qu’il n’ingurgite pas des huiles essentielles qui se seront déposées sur son pelage.
Prévention du coryza chez le chat
Espérance de vie du chat avec un coryza
La vaccination du chat
La vaccination est le meilleur moyen de prévention du coryza chez le chat. Elle permet de limiter la gravité de la maladie chez un chat sain, et notamment l’apparition de signes cliniques.
Certains chats pourront, malgré la vaccination, présenter des symptômes de manière intermittente et plus ou moins marqués mais ne mourront pas de la maladie.
La vaccination contre le coryza est très courante et fait partie des trois vaccinations régulièrement pratiquées chez le chat avec le typhus et la leucose. Il est recommandé de réaliser la vaccination dès les 2 mois du chaton : deux injections à 1 mois d’intervalle, puis un rappel annuel.
Gérer le stress de votre chat
Le stress chez le chat favorise l’expression des symptômes de façon récurrente lors de coryza chronique.
Dans le cas où votre chat est susceptible de se trouver dans une situation stressante (vous déménagez, vous adoptez un deuxième chat, vous attendez un bébé, vous le faites garder pendant les vacances…), il est possible de lui donner un calmant qui l’aidera à surmonter le stress.
Les fleurs de back vendu par la société OSKAN ou le Zylkene, peuvent permettre à votre chat de faire face à des situations inhabituelles et déstabilisantes du quotidien.
Des mesures d’hygiène
Le coryza pouvant se propager facilement, un ensemble de mesures sanitaires doivent être prises afin d’éviter une contamination. Il en est de même si vous hébergez plusieurs chats sous votre toit.
- Isoler les chats malades : les chats présentant des symptômes de la maladie doivent être mis en quarantaine rapidement pour éviter la propagation des agents pathogènes.
- Limiter les contacts entre les chats pour réduire la propagation du coryza.
- Contrôler la population de chats : il est conseillé de gérer un nombre de chats raisonnable afin de ne pas favoriser la propagation de la maladie.
- Effectuer un nettoyage de toutes les zones et ustensiles en contact avec les chats : les gamelles, les litières, les cages et le matériel. Pour cela, il est préconisé d’utiliser un produit détergent et désinfectant virucide spécialement conçu pour traiter les espaces de vie des animaux.
- Se laver les mains : les personnes en contact avec les chats doivent se laver régulièrement et soigneusement les mains afin d’éviter de propager la maladie, il en est de même avec les vêtements.
Le coryza est une affection fréquente chez le chat et peu grave si elle est prise en charge rapidement.
Le pronostic dépend essentiellement de la gravité de l’infection et de l’état de santé général du chat. Aussi il est important que le propriétaire détecte les premiers symptômes, afin que le vétérinaire puisse intervenir rapidement en mettant en place le traitement adéquat, pour éviter les complications.
S’il n’y a pas de complications, le pronostic est généralement bon avec un traitement approprié. La crise peut disparaître en une dizaine de jours, après quoi le chat retrouvera une vie normale.
Le pronostic est plus réservé en cas de complications ou si le chat est immunodéprimé (fragilisé sur le plan immunitaire) ou encore s’il s’agit d’un chaton qui n’a pas été pris en charge à temps.
La mortalité concerne surtout les chatons et est principalement due à des agents de surinfection